La rencontre avec Rosula Blanc, éleveuse de yaks en Valais, fut étonnante… Une rencontre teintée de mystère, de synchronicités, d’apprivoisement respectif… grâce aux yaks et à l’un d’eux en particulier, Tungkar. Six mois plus tard, je me retrouve à La Sage, petit village valaisan où Rosula organise le vernissage de la sortie de son livre « Le Silence des Yaks », en partenariat avec le photographe Bertrand Carlier. Ce dernier a observé Rosula pendant quasi huit ans, pour la prendre en photos aux côtés de ceux qu’elle nomme « les membres de sa tribu ». Il a photographié le troupeau à travers la montagne lors de treks, d’expéditions, de transhumances, de montées à l’alpage et pendant des tempêtes hivernales. Ce livre, dédié au yak décédé Kubilai, est donc le fruit d’une longue collaboration. En ce jour chaud d’avril, le public peut découvrir quelques-uns des clichés du livre encadrés sur les murs de la salle. Au fond de celle-ci, Rosula rédige des dédicaces de ce « Silence des Yaks », ouvrage mis en page par ses soins, et édité par les Éditions Slatkine. L’éditeur Yvan Slatkine est présent pour ce grand jour. Rosula prend la parole puis projette de tout-petits films qui montrent son univers partagé avec les yaks, qu’elle aime tant. Ces grands animaux sont bouleversants de puissance et de sensibilité mêlées. Leur seule présence invite à nourrir celle qui nous est propre. Ils convient à incarner notre Présence au monde. Ils sont capables d’élargir les horizons, au sens propre et figuré. Ils invitent à transcender l’inconnu, à cultiver la relation au Vivant dans la patience et l’intensité du moment présent. D’ailleurs, le lendemain, les amoureux des yaks auront accompagné Rosula dans la transhumance de la Giette à l’alpage de la Luette ; une épopée mémorable y compris pour tous ceux présents.